Correspondances

Du 8 septembre 2012 au 27 octobre 2012
Vernissage le mercredi 30 novembre -1
Suite à une conversation initiale, les artistes Corinne Laroche et James Brooks ont développés un dialogue autour du travail de Martin Barré.

Une artiste invitée et un artiste de la galerie trouvent la correspondance qui les unit avec une troisième présence, Martin Barré - artiste référence de l’abstraction du geste. Deux artistes de deux générations différentes, qui travaillent le dessin en y appliquant des réflexions similaires sur l’espace, le territoire, la répétition, la mémoire et le quadrillage, ont décidé de prendre l’oeuvre de Martin Barré comme référence et point de départ afin d’élargir leur propre champ d’action en vue de ce dialogue à trois.

A partir des années 50, Martin Barré utilise des règles de jeu qui questionnent le geste du peintre, le format du tableau, sa spatialité et son mode de production. Retrouvant la rigueur des sources de l’abstraction tel que Malevitch et Mondrian il développe un jeu de tracés, d’aplats, d’effacements et le rapport entre l’unité-tableau et l’ensemble-série. Ces idées qui questionnent l’instabilité, le fond, le hors-champ et la construction d’une grille ont toutes influencées la démarche des artistes.

James Brooks combine une perfection du geste - une recherche de la méditation par la monotonie - avec une recherche conceptuelle très poussée. L’identité, qu’elle soit d’un lieu, d’une idée ou de luimême se heurte à l’omniprésence de l’information dans notre société. Brooks est intrigué par le rôle de l’abstraction dans la société. Au lieu de l’exercice formaliste des générations précédentes, il recherche une signification sociale pour l’abstraction. Et par ce biais, la mémoire réelle ou apocryphe imprègne son travail.

Corinne Laroche se concentre sur des questions qui traitent du territoire, de la répétition d’un geste, du remplissage d’un espace. L’abstraction par la litanie et la mémoire d’un geste qui fait référence à une mémoire réelle sont tout autant des outils que des résultats de ce travail. La série est l’outil de prédilection de ses deux artistes, moyen que Martin Barré aussi chérissait afin de créer des ensembles qui vont au-delà des oeuvres individuelles et de leur installation. Le carré de par sa simplicité et son omniprésence crée un autre lien entre les oeuvres exposées. Le carré de la grille, rempli ou non ; la toile qui n’as pas de cadre et qui est sa propre référence ; le mur qui arrête d’être support pour devenir, telle que la toile, oeuvre.

Finalement, les recherches ancrées dans le travail de ces deux artistes, ou encore celles qui sont apparues au cours de l’élaboration de cette exposition trouvent leur point d’ancrage dans l’inachèvement du geste et de la série. Ceci dans le but de rendre sensible une approche minimaliste qui ne se situe pas uniquement dans l’abstraction.