S.U.D

From January 8, 2015 to February 28, 2015
Opening on Thursday January 8, 2015
L’artiste japonaise Motoko Dobashi développe un travail de dessin, de collage et d’installation en s’appuyant sur les caractéristiques spatiales des lieux qui les accueillent. Elle garde de sa culture d’origine un goût pour la réalisation de peintures réalisés sur des éléments d’architecture. Elle en perturbe les formes statiques en y insérant des paysages dont l’expansion semble menacer les limites. Ces illusion spatiales se substituent ainsi à l’architecture pour s’ouvrir sur des mondes parallèles dans lesquels le visiteur peut s’immerger.
Les détails observés sur ses lieux d’intervention fournissent bien souvent l’orientation de ces extensions rêvées. Ainsi, dans le cadre de son actuelle installation réalisée sur les murs d’entrée du Bon Marché (Entrée sur l’Art Contemporain, jusqu’au 31 janvier 2015), son paysage végétal de lierre perçant les nuages de ses feuilles fait écho au mouvement de l’escalator.
Pour sa seconde exposition personnelle à la galerie, Motoko Dobashi poursuit ce glissement de la réalité vers la fiction, ainsi que le dialogue entre nature et architecture si caractéristique de son travail. Elle transcrit un périple imaginaire sous la forme d’un carnet de voyage et d’une installation. A la manière des croquis réalisés par les explorateurs de contrées nouvelles, ses dessins décrivent avec précision les constructions architecturales et les us et coutumes d’une civilisation inconnue. Leur couleur sepia évoque par ailleurs celle communément employée dans les dessins ethnographiques.
La série Leaves fait voir d’étranges structures verticalement érigées entre des palmiers. A la façon dont elles s’organisent, concentriques et harmonieusement réparties dans le paysage, on leur devine un dessein d’ordre sacré, aussi mystérieux et inaccessible que celui des constructions de Stonehenge ou de l’Ile de Pâques. Ce monument imaginaire contraste cependant par sa nature végétale fragile avec la dureté de la pierre, entrant dans la famille de ces architectures précaires à travers desquels Motoko Dobashi semble constamment rappeler la puissance de la nature et notre propre fragilité.
MP